L’épargne salariale est un système d’épargne collectif mis en place au sein de certaines sociétés. Le but consiste à verser à chaque salarié une prime liée à la performance de l’entreprise (intéressement) ou représentant une quote-part de ses bénéfices (participation). Les sommes attribuées peuvent, au choix du salarié, lui être versées directement où être déposées sur un plan d’épargne salariale.
Son objectif est de motiver les salariés et de renforcer la performance de l’entreprise.
- Quelle est la différence entre participation et intéressement ?
La participation est obligatoire pour toutes entreprises de + de 50 employés. Elle est facultative pour les sociétés ayant moins de salariés.
L’intéressement n’est pas obligatoire. Il est versé aux salariés en fonction des résultats ou des performances de l’entreprise.
La participation est un dispositif de redistribution des bénéfices de l’entreprise aux salariés. Elle est obligatoire dans les entreprises ayant employé sans interruption au moins de 50 salariés au cours des 5 dernières années.
Les entreprises ayant moins de 50 salariés peuvent aussi mettre en place la participation si elles le souhaitent.
- Comment mettre en place un accord de participation dans votre entreprise ?
- Pour les entreprises ayant + de 50 salariés
La participation est mise en place suite à un accord entre l’entreprise et les salariés ou leurs représentants. L’accord de participation peut être conclu selon les conditions suivantes :
- Si un projet d’accord proposé par l’employeur et accepté par référendum à la majorité des 2/3 des salariés.
- Si une convention ou un accord collectif est conclu au niveau professionnel ou au niveau de la branche.
- Si un accord est trouvé entre le chef d’entreprise et les représentants d’organisations syndicales représentatives.
- Si un accord est décidé soit au sein du comité social et économique (CSE), entre le chef d’entreprise et les représentants du personnel.
- Comment faire si aucun accord n’est trouvé ?
Un régime d’autorité devra être imposé à toute entreprise n’ayant trouvé un accord entre les différentes parties.
Ce régime d’autorité est imposé par l’inspection du Travail si les accords n’ont pas abouti dans un délai d’une année suivant la clôture de l’exercice au titre duquel sont nés les droits des salariés.
- Que dois contenir l’accord de participation ?
- La date de conclusion, de prise d’effet et la durée pour laquelle il est conclu.
- La formule servant de base de calcul à la réserve spéciale de participation (RSP) ou à défaut la clause d’équivalence avec le droit commun lorsqu’il s’agit d’un accord dérogeant à la formule de calcul légale.
- La durée d’indisponibilité des droits des bénéficiaires et les cas de déblocages anticipés.
- Les conditions et délais dans lesquels les bénéficiaires peuvent demander, lors de chaque répartition, la disponibilité immédiate de tout ou partie de leur participation.
- Les conditions et délais dans lesquels les bénéficiaires peuvent choisir la ou les affectations des sommes leur revenant au titre de la participation.
- Les modalités et plafonds de la répartition de la réserve entre les bénéficiaires.
- La nature et les modalités de gestion des droits des bénéficiaires.
- Qui a le droit à la prime de participation ?
Tout salarié de l’entreprise ayant un contrat de travail peut bénéficier du dispositif. Il est possible qu’un accord de participation mette en place une condition d’ancienneté. Celle-ci ne doit pas dépasser les 3 mois de présence dans l’entreprise ou dans le groupe.
- Comment s’effectue la répartition entre les salariés ?
Les sommes versées sur la réserve spéciale de participation (RSP) sont partagées entre tous les salariés de l’entreprise selon les critères de répartition suivants :
- soit de façon uniforme entre chaque salarié
- soit en proportion des salaires
- soit en proportion du temps de présence dans l’entreprise
- soit par la combinaison des 3 critères ci-dessus.
- Quand touche t on la prime de participation ?
Les dates limites du versement de la participation sont fixées au plus tard le dernier jour du 5ème mois suivant la clôture de l’exercice.
Cette date est fixée normalement au 31 Mai.
- Quel est le montant de la prime de participation ?
Le montant des sommes versées pour la prime de participation sera influencé en fonction des bénéfices réalisés par l’entreprise pendant l’exercice écoulé.
Cependant le montant maximum versé par l’entreprise ne doit pas excéder 75 % du plafond de la sécurité sociale par an et par salarié, soit 30 852 € en 2022.
Une formule de calcul fixée par le code du Travail permet de calculer le montant de la réserve spéciale de participation (RSP) à distribuer aux salariés dans le cadre de leur participation aux bénéfices de l’entreprise.
Elle prend en compte les éléments suivants :
- B : bénéfice net
- C : capitaux propres
- S : salaires
- V : valeur ajoutée de l’entreprise
La formule de calcul légale est la suivante : [½(B – 5 % C)] x [S/V].
- Comment les salariés peuvent-ils disposer des fonds ?
Les salariés ont la possibilité de profiter immédiatement de la somme qui leur a été attribuée sous réserve d’en faire la demande dans un délai de 15 jours à compter de la date à laquelle ils ont été informé du montant dont ils bénéficient.
À défaut d’en faire la demande, les sommes acquises au titre la participation peuvent être placées par les salariés sur les plans d’épargne suivants :
- Quels sont les avantages pour l’entreprise ?
Pour les entreprises de moins de 50 salariés : afin de les inciter à mettre en place la participation, elles seront exonérées du forfait social (depuis le 01/01/2019) sur les sommes versées dans le cadre de la participation.
Pour toutes les entreprises ayant de la participation, elles bénéficient :
- D’une exonération de cotisations sociales sur les sommes versées aux salariés dans le cadre de la participation
- D’une déduction du bénéfice imposable des sommes versées dans le cadre de la participation
- D’une exonération de taxe sur les salaires, de taxe d’apprentissage et de participation à la formation continue et à la construction.
- Quels sont les avantages pour le salarié ?
- Les sommes sont exonérées de cotisations sociales à l’exception de la CSG et CRDS.
- Elles sont aussi exonérées d’impôt sur le revenu si le salarié choisit de les laisser bloquer pendant le délai d’indisponibilité. En revanche, elles sont imposables si le salarié opte pour versement immédiat.
- Quelles sont les conditions de déblocage anticipé ?
Si le salarié ne demande pas le versement immédiat de la prime, elle est bloquée pendant 5 ans (8 ans en l’absence d’accord de participation). Le point de départ du délai est le 1er jour du 6e mois suivant l’exercice.
Par exemple, le 1er juin 2021 pour un exercice clos le 31 décembre 2020.
Néanmoins, le salarié peut demander le déblocage anticipé exonéré d’impôt sur le revenu des sommes dans certains cas. Les plus courants sont les suivants :
- Mariage, conclusion d’un Pacs
- Naissance ou adoption d’un 3e enfant
- Divorce, séparation, dissolution d’un Pacs, avec la garde d’au moins un enfant
- Violence conjugale
- Invalidité (salarié, son époux ou partenaire de Pacs, ses enfants)
- Décès (salarié, son époux ou partenaire de Pacs)
- Rupture du contrat de travail
- Surendettement
La demande de déblocage anticipé doit intervenir dans les 6 mois suivant l’événement.
Elle peut aussi intervenir à tout moment en cas de rupture du contrat de travail, décès, invalidité, violence conjugale et surendettement.